MANALI
INDE
DE BELLES RENCONTRES ENTRE MODERNITÉ ET TRADITION RURALE
Après plus de 14 heures de route, au moins 500 virages, négociés comme un grand malade par le chauffeur, et autant de grands coups de frein manquant de nous faire tomber de notre siège, nous arrivons enfin à Manali.
Le centre de Manali est doté d’une artère piétonne arpentée à longueur de journée par les touristes indiens. Assez peu d’intérêt. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi de loger dans un des petits villages qui l’entoure, Old Manali.
Tout de suite, nous ressentons une ambiance différente, plutôt paisible. Les indiens qui viennent en vacances ici semblent être globalement plus aisés que ceux rencontrés jusqu’à maintenant. Nous croisons également pas mal d’israéliens.
De chaque côté de la route principale, nous découvrons cafés, restaurants et bars joliment décorés, ainsi que de nombreuses boutiques de souvenirs. Tout est orienté vers le tourisme mais c’est sympa. Au loin, on distingue les sommets enneigés des montagnes.
En revanche, tout ça ne nous dit pas où se trouve le logement que nous avons réservé la veille. Ce petit chemin à droite? Peut-être... Nous quittons la route principale. En quelques secondes nous sommes propulsés au cœur d’une Inde rurale et traditionnelle. Les maisons sont en bois, les vaches ruminent au seuil de la porte, les paysans vêtus d’habits que nous n’avons encore jamais vus jusqu’ici, vont et viennent.
RÉCIT DE VOYAGE
MANALI
INDE
Sur leur dos, ils/elles transportent des herbes fraîchement coupées destinées aux vaches, des oignons, de l’ail, des fruits issus des nombreuses cultures environnantes. Une arrivée d’eau permet aux femmes de nettoyer le linge à même le sol.
Ce changement d’ambiance donne l’impression d’arriver en plein milieu du tournage d’un film d’une autre époque. La frontière entre modernité et tradition est mince. Nous finissons par trouver notre auberge au bout d’un de ces petits chemins. Quel dépaysement!
Une plante m’interpelle. Je m’approche. Mais oui, c’est bien ça, c’est de la beue! Il y en a partout, cela pousse naturellement. Alors c’est plutôt du chanvre que de la marijuana, évidemment, mais ça fait drôle d’en voir partout, sans parler des odeurs par endroit. Certains les frottent entre leurs mains pour en récupérer une sorte de haschisch qu’ils fument, mélangé à du tabac.
Autre fait marquant, nous avons bel et bien quitté les grosses chaleurs, il fait bon (entre 20 et 25 degrés). C’est très appréciable.
Nous nous baladons dans ces petites ruelles et appréhendons la vie locale. Les petits chemins sont très étroits. Une vache s’engage. Marche arrière. Il faut trouver un renfoncement pour la laisser passer. Les visages des habitants sont différents, un mélange de traits indiens, népalais, tibétains, et pakistanais.
En fin de journée, la place centrale est le lieu où tout le monde se retrouve. On y discute, assis par terre ou sur des bancs. Femmes d’un côté, hommes de l’autre.
RÉCIT DE VOYAGE
MANALI
INDE
Le lendemain, nous partons, à pied, à la découverte de deux autres petits villages. Il y règne la même ambiance. À Vashisht, sur le flanc de montagne opposé, la place centrale est très animée. Je prends quelques photos de cette scène de vie particulièrement authentique, puis reste quelques minutes à proximité en espérant secrètement qu’on m’invite à rejoindre les villageois. J’entends alors un “Do you want a tea?”. Oh que oui! Génial.
Un homme s’approche de nous et nous offre un thé masala salé chacun, un pour Pauline, un pour moi. On s’assoit avec les villageois. Dans de grandes marmites, ils préparent le repas du soir. Un dîner pour l’ensemble des habitants du village (800 habitants). Il ne s’agit pourtant pas d’une célébration particulière. Un des hommes avec qui nous sommes assis, ancien guide de montagne retraité, au sourire respirant la gentillesse, nous raconte notamment que, pendant le confinement, la police patrouillait dans ce petit village isolé pour faire respecter le confinement... Inimaginable.
Encore un beau moment de partage.
Et si nous allions boire une bière maintenant? Notre choix se porte sur un petit bar coloré tenu par des népalais. Les proprio et les serveurs sont très sympas. Ils n’hésitent pas à se poser avec nous. On se sent tout de suite à l’aise en leur compagnie. L’un d’eux est fermier au Népal et vient faire la saison à Manali puis à Goa en Inde, pour envoyer l’argent à sa famille au Népal. RÉCIT DE VOYAGE
MANALI
INDE
Attends, mais qu’est-ce qu’il a commandé le grand à la table d’à côté? Ça ne serait pas une bouteille de Old Monk (whisky indien que nous avions bien connu à Goa avec Sylvain)? A peine lui ai-je demandé, que nous nous retrouvons invités à sa table avec un verre à la main. Ils le coupent à l’eau d’ailleurs. Je crois que c’est le plus grand indien que je n’ai jamais rencontré. Plus de 1m95 c’est sûr. Et aussi grand que gentil! Il est accompagné d’un autre indien, percussionniste, qui forme un bon duo avec le guitariste du bar.
On était loin d’imaginer que cette petite bière de fin de journée serait tout simplement notre première cuite en Inde! On a bien rigolé en tous cas. Notre ami indien s’en va un peu avant nous. Lorsqu’à notre tour, nous décidons de rentrer, le serveur nous informe que notre ami indien a réglé la totalité de la note, y compris ce que nous avions consommé avant de le rencontrer...
Allez maintenant au lit. Un peu moins facile de distinguer les bouzes de vaches par terre... On est presque arrivés. C’est à ce moment-là qu’une personne, sortie de nulle part, arrive de derrière, en courant. Comme s’il nous courait après. Qu’est-ce qu’il veut? Mais! C’est notre hôte! Je pense qu’on se reconnaît mutuellement en même temps. On ne comprend pas vraiment ce qu’il nous dit. On lui souhaite une bonne nuit et on rentre dans notre chambre.
RÉCIT DE VOYAGE
MANALI
INDE
Le lendemain matin, il nous avouera qu’il avait mangé un énorme Space cake. Il était défoncé copain!
Pour nous rendre dans le Ladakh, nous avons plusieurs options. Toutes les agences proposent la même chose au même prix. Sur une journée en taxi privé, taxi partagé, ou en minibus. Sur deux jours, en bus local. À moins que nous n’essayions de trouver quelqu’un qui doit faire le trajet et qui sera content de nous embarquer...
Nous allons aux abords de la station de bus / taxi. Personne ne semble intéressé par notre proposition. Au moment de partir, nous entendons “you want to go to Leh?” Ah, je crois qu’on a trouvé!
Nous avons notre chauffeur privé, pour à peine plus cher que ce que proposent les agences en minibus et taxi partagé. Mais surtout, nous pourrons nous arrêter quand nous le souhaiterons. La route a la réputation d’être magnifique.
Rdv 4h du matin au pont de Old Manali!
RÉCIT DE VOYAGE