DELHI
INDE
NOYÉS DANS LA MASSE
27 mai 2022
Quoi de mieux qu’un trajet en train pour commencer le récit indien ?
31 mai, 6h45 du matin, New Delhi Railway Station. Nous montons à bord du train 12017 en direction d’une des 7 villes les plus sacrées de l’Inde, Haridwar. Toutes les voitures sont identiques, toutes climatisées. Je n’avais encore jamais vu de tel train en Inde. Une catégorie de classe unique donc, plutôt luxueuse si nous comparons notre confort à celui des passagers des trains surchargés que nous croisons. C’était le seul train encore disponible, et on a eu du mal à trouver un billet. En effet, ce matin, il est plein. Nous sommes malgré tout, les seuls occidentaux du train.
En quittant Delhi, nous traversons sur environ 30km une banlieue au sein de laquelle se succèdent immeubles délabrés, campements de tentes, et logements fabriqués avec les moyens du bord. Cet environnement est jonché de déchets dans lesquels femmes et enfants ramassent ce qui leur permettra probablement de récupérer quelques roupies.
Un contraste saisissant, pour nous, qui voyageons à bord de cet agréable train climatisé à nous voir offrir bouteilles d’eau, thé, biscuits et petit-déjeuner. Un contraste qui m’inspire et me donne envie de me plonger dans l’écriture d’une nouvelle aventure, celle d’un pays fascinant, l’Inde.
RÉCIT DE VOYAGE
DELHI
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Après le Chili, nous savions que notre prochaine destination serait l’Inde. Même si la forte canicule nous a fait douter, nous gardons le cap! S’il fait vraiment trop chaud à Delhi, nous prendrons directement un vol interne pour Leh, capitale du Ladakh située non loin du Tibet à 3.500 mètres d’altitude.
Après avoir passé un mois chez nous auprès de nos proches, nous décollons donc pour Delhi. Il s’agit de mon 3ème voyage en Inde mais je ne suis jamais allé dans la capitale indienne. Pour Pauline c’est le baptême du feu...
Nous atterrissons à Delhi vers 8h le matin, il fait déjà plus de 30 degrés. Il fait chaud mais c’est supportable pour l’instant. Nous rejoignons notre hôtel situé dans le quartier “routard”. Malgré ce caractère plus ouvert au tourisme, l’animation locale reste omniprésente. La plupart des commerces et stands de rue sont plus destinés aux indiens qu’aux voyageurs. D’ailleurs nous croisons peu d’occidentaux (pas plus de 20 en 4 jours). Rien à voir par exemple avec le quartier “routard” de Bangkok, Khao San Road, qui s’est petit à petit essentiellement articulé autour du tourisme.
Au cœur de Delhi, le dépaysement est total. Main bazar Road. Comme son nom l’indique, c’est un beau bazar! Dans une anarchie totale, se croisent, piétons, tuk-tuk, voitures, rickshaws (taxi vélo), vaches, chiens, charrettes, stands sur roulettes, vendeurs ambulants, transporteurs de marchandises en tous genres, vélos, et parfois même des singes.
RÉCIT DE VOYAGE
DELHI
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Il n’y a pas de trottoirs, tout le monde évolue sur le même espace. Chacun fait sa vie sans se préoccuper de celle des autres. Mais si quelqu’un a besoin d’une information, on la lui donnera, sans y mettre les formes, on n’a pas le temps pour ça, mais on constate malgré tout une forme d’entraide.
Il y a beaucoup de monde dans ces rues. Et le flux est continu. L’impression qu’il ne s’arrête jamais. Au niveau de la conduite, et bien il n’y a pas de code de la route, il faut avancer! Par la gauche, par la droite, peu importe, il faut que ça avance. Chacun doit se frayer son chemin. Et pour ça, quoi de mieux que le klaxon?!
On klaxonne pour prévenir de tout... j’arrive, je double, je suis à gauche, je passe à droite, pousse toi, pousse moi... on ne s’offense pas d’être klaxonné, le klaxon est un outil de conduite, on l’utilise à outrance, en permanence. Le bruit des klaxons rythme le quotidien des grandes villes indiennes.
Autour de la grande place de l’artère principale, quelques restaurants, tenus par des népalais, se sont installés sur plusieurs étages. Leurs terrasses donnent une vue imprenable sur Main Bazar road. Vue du dessus, la chorégraphie est désordonnée, bruyante mais finalement assez fluide.
En plus ces deux restaurants servent (discrètement) de la bière... Nous serons aux premières loges de cet incroyable spectacle tous les soirs!
RÉCIT DE VOYAGE
DELHI
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“Oulala ça ne va pas passer là!” Et pourtant si, à chaque fois, ça passe! “Wouhhh il a eu chaud lui!” Et pourtant, aucun accident recensé au cours de nos longues heures d’observation. Concernant la bande originale du spectacle, on s’habituerait presque à la mélodie grotesque et continue des Klaxons.
Les cuisines de ces restaurants viennent satisfaire un des derniers sens pas encore sollicité par cette expérience inédite, le goût!
Quel bonheur de renouer avec la vraie cuisine indienne! Chicken butter masala, raita (sorte de Tzatziki indien), cuisson au four tandoor, naan, chapati, sauces yaourt, momos (sorte de raviolis vapeur tibétains et népalais), un délice!
Nous avons souvent lu qu’à Delhi, il n’était pas rare d’être sollicité par des personnes qui trouveraient de nouveaux problèmes à nos solutions. En effet! On est très régulièrement approchés de façon très (trop) amicale. Ces personnes ont forcément une solution pour vous. Une solution à quoi? Ça on ne sait pas puisqu’on a rien demandé... mais on va trouver! et les techniques d’approche sont bonnes, ils sont roublards! Je peux comprendre que certains se fassent avoir.
Ayant une petite expérience de l’Inde et du voyage en général, nous ne nous sommes pas laissés berner et avons toujours réussi à décliner poliment ce type de sollicitations (parfois insistantes) qui n’ont finalement pas été si dérangeantes.
RÉCIT DE VOYAGE
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Ils avaient par exemple tous la meilleure solution concernant la réservation de notre billet de train. Des solutions toutes différentes les unes des autres bien sûr. Allant même jusqu’à tenter de nous orienter vers l’office du tourisme indien officiel. Ce dernier n’avait pas d’autre solution que de nous proposer un transport privé car tous les trains étaient complets pendant plus d’une semaine. Pourtant nous sommes bien dans le train avec un billet valide...
Niveau météo, entre 12h et 16h il fait très chaud (ressenti entre 42 et 46 degrés). Une nuit, notre hôtel subit une coupure d’électricité et nous réalisons, pendant la courte interruption, que sans clim et surtout sans ventilateur, ça serait difficilement vivable. Nous adaptons notre rythme et profitons des moments les plus “frais” pour nous balader.
Nous découvrons un joli lieu de culte Sikh (Gurdwara Bangla Sahib). De beaux bâtiments en marbre blanc ornés d’un dôme doré. Au milieu de la cour extérieure, se trouve un grand bassin dans lequel quelques fidèles offrent à Pauline la vision de ses premières ablutions.
Sans trop comprendre pourquoi, nous avons la chance d’avoir droit à une visite privée (et gratuite), des cuisines. Ce lieu de culte offre chaque jour environ 25.000 repas. Une trentaine de personnes travaillent dans ces cuisines bien équipées. Une vraie fournaise là-dedans! Surtout pour les commis aux chapatis (naan fin). Plus de 70.000 y sont produits chaque jour.
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Dans la grande salle à côté, assis par terre côte à côte en rangées, les fidèles (ou tout autre personne souhaitant bénéficier du repas) se succèdent pour déguster les plats.
Le lendemain, direction Old Delhi et sa célèbre mosquée, la plus grande de la capitale, Jama Masjid.
L’ambiance de Old Delhi est différente du quartier dans lequel nous logeons, il semblerait que l’inactivité soit plus importante. Beaucoup d’hommes qui ne font rien le long des routes. En revanche il y a autant de monde et autant de véhicules de tous types. Tout semble plus vieux et plus gris. Nous y trouvons moins de charme mais peut-être n’y avons-nous pas passé assez de temps.
Allez entrons dans cette immense mosquée. Contrairement au lieu de culte Sikh visité la veille, aujourd’hui je suis autorisé à prendre des photos et sors donc mon appareil.
Il y a beaucoup de monde dans la cour de la mosquée, nous sommes les seuls occidentaux et ne passons pas inaperçus.
“Hello Sir, can we take a selfie?”
Bien sûr ! Une première photo qui semble décomplexer d’autres indiens...
Des groupes de femmes sollicitent Pauline qui, à son tour, pose en compagnie de femmes vêtues de jolies tenues traditionnelles. Une photo avec mon appareil, un selfie avec le téléphone d’un indien... ça dépend de la demande.
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DELHI
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Comme j’avais déjà pu le remarquer en Inde, nombreuses sont les personnes qui me demandent de les prendre en photo sans me demander de leur envoyer, elles veulent juste que je fasse une photo d’elles. Nous rencontrons également des jeunes qui veulent prendre un selfie avec nous pour poster immédiatement sur leurs réseaux sociaux.
Nous sommes assez rapidement entourés de dizaines d’hommes et femmes qui attendent leur tour pour être pris en photo avec nous, séparément ou ensemble. Le tout dans une ambiance très respectueuse et bon enfant. Nous nous prêtons volontiers au jeu même si nous ne comprenons pas vraiment la raison de cet engouement... pour nous!
On remercie tout le monde et on se déplace un peu pour admirer la mosquée. Un monsieur me suit, m’arrête et me demande “Sir, please, one picture”. Oui pas de problèmes. Il ne faut pas plus de 30 secondes pour voir arriver d’autres groupes d’indiens qui souhaitent également être pris en photo avec nous.
Pauline en photo avec Madame, avec Monsieur, avec leur fille, avec moi, avec toute la famille, avec la copine de la fille, avec la grand-mère malentendante, etc etc.
Nous sommes amusés de la situation mais commençons à nous demander comment nous allons pouvoir y mettre fin. Où que nous allions dans la cour de la mosquée, nous sommes sollicités. On se fait même presque engueuler par un agent de sécurité au moment où l’imam entame un chant religieux. RÉCIT DE VOYAGE
DELHI
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Ce n’est pas grave, nous allons sortir de la Mosquée. Cette visite aura plus été placée sous le signe de la rencontre que de la contemplation architecturale, et c’est tant mieux. Un après-midi hors du commun, comme souvent en Inde.
Pour notre dernière journée à Delhi, nous expérimentons le métro pour nous rendre au “Petit Taj Mahal” (Safdarjung’s Tomb).
Nous sommes très surpris par la qualité du réseau de métro. Il ressemble énormément à la ligne 14 du métro parisien. La fréquence étant également quasiment la même. C’est également très propre. Les bagages de chaque passager sont contrôlés au rayon x avant que leurs propriétaires ne soient eux même passés au scanner anti-métaux. Nous nous attendions à être entassés les uns sur les autres. Ça n’a pas du tout été le cas. On a même pu s’assoir. Peut-être n’aurions-nous pas eu la même expérience à 8h du matin...
En 20 minutes à peine nous arrivons, après un rapide changement de ligne, devant le petit Taj Mahal.
À notre grande surprise, nous sommes quasiment seuls sur site. Le monument est magnifique, et l’avoir pour nous tout seuls, nous donne le sentiment de vivre un moment privilégié. C’est vrai qu’il ressemble au Taj Mahal (également un tombeau d’ailleurs). Il y a de nombreux monuments à visiter à Delhi, je crois que là, on a choisi le bon! RÉCIT DE VOYAGE
DELHI
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En fin d’après-midi, un énorme orage s’abat sur la ville, refroidissant l’atmosphère de façon très agréable mais faisant quelques dégâts au passage. Les indiens en ont vu d’autre. On jette ce qui est cassé et la vie reprend son cours.
Même s’il a fait très chaud, nous avons pleinement vécu l’expérience de la capitale indienne. Quatre heures dans Delhi donnent l’impression qu’une journée entière s’est écoulée. Delhi est intense, fatigante, et nécessite vigilance quant à la circulation. A l’image de cet homme, qui a fait les frais de l’humeur d’une vache... il s’est pris un de ces coups de tête! Le pauvre il n’avait rien demandé... mais sa réaction, entre surprise et agacement, armée de ses petits poings sur le dos de la vache, aura le mérite de bien nous faire rire.
Le baptême du feu s’est bien passé pour Pauline qui a apprécié ses premiers pas en Inde, et qui, tout comme moi, est pressée d’arriver à Haridwar, haut lieu spirituel bordé par le Gange. RÉCIT DE VOYAGE
HARIDWAR
INDE
RÉCRÉATION SPIRITUELLE
31 mai 2022
C’est donc en train, et à l’heure, que nous arrivons à Haridwar. Si je souligne le caractère ponctuel, c’est tout simplement car ça ne m’était jamais arrivé en Inde...
Il y a énormément de monde à la sortie de la gare. Dans un brouhaha auquel nous sommes désormais habitués, nous nous faufilons tant bien que mal entre les tuk-tuk, les rickshaws, les vaches, et les centaines de personnes, tentant, comme nous, de s’extraire de cette concentration massive humaine.
Nous parvenons enfin à une ruelle plus calme qui va nous mener à notre hôtel, réservé la veille. “Sorry you’re not on the reservation list”, nous informe le réceptionniste. Étonnant car nous avons bien une confirmation de réservation...
“Wait, wait, have a sit” nous répond-il après avoir lu notre mail de confirmation auquel il n’a rien compris puisqu’il est en français.
10 minutes plus tard, nous avons bien une chambre. Nous n’avons pas compris grand-chose mais l’essentiel est là. Et c’est une bonne chose car il y a énormément de monde à Haridwar pendant cette période de vacances. On nous a parlé de 40 millions de personnes la veille de notre arrivée...
Allez, direction les ghâts (quais), allons nous imprégner de l’ambiance de cette ville sacrée.
Ici tout semble avoir été conçu pour profiter du Gange. Nous sommes à environ 200km de sa source. L’eau est de couleur verte olive, un peu blanchâtre, elle a l’air propre. D’autant plus que le courant y est très fort!
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HARIDWAR
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De chaque côté du fleuve les quais pénètrent dans l’eau sous forme de petites marches en brique permettant d’accéder au Gange comme on accèderait au petit bain d’une piscine. Mais ce dernier est plus profond. Alors on y a installé, dans l’eau à 1 mètre du quai, une barrière métallique de sécurité parallèle.
Il y a beaucoup de monde dans l’eau. Il faut dire qu’ici aussi il fait très chaud (environ 40 degrés). Dans l’eau, ça barbotte, ça discute, ça rigole.
Certains sautent des ponts et se laissent emporter par le courant avant d’entamer une nage sportive pour rejoindre la rive.
Des vrais airs de base de loisir. Et c’est bien ça dont il est question pour tous ces indiens qui se détendent et s’amusent dans les eaux de ce fleuve sacré. Les vacances!
Nous avançons sur la rive droite en direction de la portion de ghât théoriquement la plus animée, Har Ki Pauri. Plus nous nous en approchons, plus la densité humaine s’accroît. Allongés et assis à même le sol ou sur de mini bâches en plastique (car le sol est très chaud), les familles indiennes sont de plus en plus nombreuses.
Beaucoup de jeunes enfants, des bébés même, ont la tête rasée. Nous assistons même à une tonte en directe. Ça fait drôle d’ailleurs. Ces coiffeurs sans scrupules ne sont autres que les parents.
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HARIDWAR
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Les cheveux de l’enfant représentent le lien à ses vies antérieures, jugées indésirables du point du vue du karma. Il doit donc en être libéré avant l’âge de 3 ans. Cela marque également une rupture avec la dépendance maternelle. C’est un des rites de la religion hindoue.
Une petite fille que j’ai pu prendre en photo n’avait, elle, que la partie avant du crâne, rasée. Nous ignorons pourquoi.
Au milieu de toute cette foule il n’est parfois pas évident de distinguer les hommes saints (les Babas), des mendiants. Les Babas (également appelés Sadhus) ont choisi la voie de l’élévation spirituelle. Un choix lourd de conséquences puisqu’ils rompent les liens avec leur vie antérieure. Un Sadhu n’a alors plus aucune attache, ni familiale, ni matérielle. Il rompt également avec son identité (nom, âge etc).
Parfois, les Naga Babas (Babas nus) s’enduisent le corps de cendres blanches. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Ceux qui sont vêtus de tunique de couleur orange sont facilement identifiables. Pour les autres, c’est plus compliqué. “Simples” mendiants ? Hommes saints ? La nuance n’est pas toujours perceptible. En effet, les hommes saints ont également recours à la mendicité.
Malgré tout, ces derniers sont respectés des hindous, parfois même craints. Ceux qui se sont élevés dans la hiérarchie sâdhu, deviennent de vrais gurus, et par conséquent, ils sont influents.
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HARIDWAR
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Le lendemain, nous sommes abordés par l’un d’eux en même temps qu’un jeune indien qui souhaitait prendre un selfie avec nous. D’un simple signe de la main, sans même le regarder, le Baba lui ordonne de partir. Le gamin s’exécute sans broncher. Le Baba a la priorité.
Il est vêtu d’un simple morceau de tissu à l’antre jambe, et doté d’une barbe blanche, si longue, qu’il pourrait l’utiliser comme bout de tissu... Nous échangeons avec lui sans interprète, son niveau d’anglais est bon. Il a lui-même planté, il y a bien longtemps, les 4 arbres qui nous entourent. Il y a aménagé son campement et son espace de recueillement. Il nous montre les déesses qui y sont peintes puis, il appelle quelqu’un.
Une jeune femme arrive, c’est une blanche. La seule occidentale que nous ayons vue au cours de notre séjour à Haridwar. Nous l’avions aperçu la veille en pleine méditation au pied d’un arbre sur ce même quai. Elle nous parle peu mais nous devinons qu’elle est en stage initiatique avec son “maître sadhu”. Elle reste deux mois à Haridwar et possède la double nationalité, russe et... ukrainienne.
Avant de nous quitter, le Naga Baba nous invite à noter son nom pour aller regarder des vidéos le concernant sur YouTube. Nous sommes allés voir. Plus de 3 millions de vues...
Cette rencontre ressemblait fortement à une approche de recrutement. Peu importe, elle fut surprenante et intéressante.
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HARIDWAR
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Pour l’anecdote, le gamin qui n’avait pas pu prendre son selfie avec nous, nous attendait, 20 minutes plus tard, quelques mètres plus loin. Persévérance et patience... c’est peut-être lui que le Naga Baba aurait dû tenter de recruter.
Sur les ghâts, au-dessus de la foule, lévitent de grands bâtons auquel sont accrochés de petits sacs roses. Ce sont les vendeurs de barbes à papa! Une couleur de plus à la toile déjà très colorée d’Haridwar.
De nombreux autres vendeurs ambulants en tous genres se fraient un passage, en annonçant haut et fort ce qu’ils vendent (boissons, fruits, bijoux, vêtements, nourriture, peintures divines sur le front, offrandes à jeter dans le Gange).
On nous propose également à plusieurs reprises de nous nettoyer les oreilles! C’est gentil mais non merci... surtout que ce sont les plus insistants.
Ma barbe, elle aussi, donne quelques idées aux barbiers.
Et puis... il y a les photos... de plus en plus de photos. Comme à la mosquée de Delhi, il devient difficile d’avancer sans faire l’objet d’une demande de selfie. A l’inverse de Delhi, où les demandes étaient très respectueuses et plutôt familiales, ici le profil de demandeur est différent mais souvent le même. Des groupes de jeunes hommes en vacances qui souhaitent être pris en photo avec nous, enfin surtout avec Pauline, pour poster immédiatement sur les réseaux sociaux. On ne nous demande plus notre avis.
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HARIDWAR
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Nous ne sommes plus dans l’échange mais dans le profit, dans l’unique recherche du bénéfice social que va apporter ce selfie. Ça en est presque pénible.
Les réseaux sociaux ont bel et bien contaminé le monde entier...
De mon côté, entre deux selfies, j’essaie de prendre quelques clichés. Quasiment tout, autour de nous, est sujet à être photographié. J’essaie notamment d’obtenir de la part de quelques Babas, la permission de leur tirer le portrait. La plupart du temps, ils acceptent sans contrepartie.
Sur un pont ralliant les deux rives, je croise le regard d’une femme. Fait plus rare, c’est une femme sadhu (une Baba). Protégée par le foulard orange qui lui couvre la tête, son regard est très sombre.
L’expression que je lis sur le visage de cette femme renvoie à la froideur, à la dureté. Elle a quelque chose de très fort dans son attitude. À mon avis, je vais me faire rembarrer. Je tente on verra bien.
Une chose est sûre, je ne suis pas près d’oublier l’illumination de son visage et le magnifique sourire à 3 dents, qu’elle m’a offert, en guise d’approbation.
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HARIDWAR
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Haridwar est une des plus importantes villes sacrées d’Inde. Elle fait notamment partie des 4 villes qui accueillent à tour de rôle la fameuse Kumbh Mela (plus grand rassemblement humain et religieux au monde).
Ici on trouve uniquement des plats végétariens et il n’y a pas d’alcool. Même la cigarette est proscrite à de nombreux endroits. Haridwar a des airs de parc d’attraction, entremêlée de ponts oranges, permettant de passer d’une rive à l’autre. Les bâtiments et temples qui bordent le fleuve sacré sont quasiment tous colorés. Une immense fourche, symbole de la dévotion hindoue, ainsi que de grandes statues à l’effigie des dieux tant adulés ici, s’érigent comme pour veiller sur le peuple.
En fin d’après-midi, la foule se presse sur le Ghât principal, Har Ki Pauri, et sur celui d’en face, au pied de la Clock Tower. C’est ici qu’a lieu, chaque soir, la cérémonie du feu et des lumières. Certains nous diront que ce soir-là, nous étions 200.000.
Plus que la cérémonie en elle-même qui ne dure pas plus de 10 minutes, c’est tout le cérémonial en amont qui est réellement impressionnant. Voir toute cette foule tenter de prendre place est un spectacle en soi. Nous parvenons par miracle à nous retrouver quasiment aux premières loges. L’avantage d’être occidental dans ce genre de situations... les indiens tentent généralement de nous aider du mieux qu’ils peuvent.
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HARIDWAR
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Les immenses projecteurs s’allument pour éclairer les quais. Les haut-parleurs retransmettent des chants et prières que le public ne manque pas de faire résonner, les bras levés, en les concluant, en cœur, d’un puissant “ahhhehhh”.
Beaucoup se mettent à l’eau. Cette fois, l’objectif n’est plus la simple baignade rafraîchissante et amusante observée jusqu’à maintenant. L’ambiance vacances a disparu au profit d’immersions protocolaires et purificatrices.
Ça y est, les ablutions ont commencé, par centaines. Chaque fidèle prononce, les mains jointes, les mantras appropriés. S’en suivent au moins 3 immersions complètes. Le Gange emporte avec lui les bougies, pétales de fleurs et autres offrandes (noix de coco notamment?!) délicatement déposées à la surface par un peuple spirituellement transcendé.
Ces offrandes sont parfois réalisées en couple : des scènes particulièrement touchantes si l’on y intègre une réflexion sur la place de la femme au sein de la société indienne.
Il est temps de sortir de l’eau, la cérémonie va commencer.
L’affluence est à son comble. De grands flambeaux sont allumés au bord de l’eau. De jeunes fidèles vêtus en orange les font tourner de façon circulaire. Le Gange, lui, se charge d’amplifier leur symbolique par une réflexion scintillante.
RÉCIT DE VOYAGE
HARIDWAR
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La cérémonie touche déjà à sa fin. Mais que cette ferveur nous laisse rêveurs!
Certains quittent les quais pendant que d’autres continuent d’illuminer le Gange de bougies flottantes.
Sur le retour, pour rejoindre notre hôtel nous devons traverser le bazar, comme des milliers d’autres personnes... C’est un peu comme essayer de rejoindre le métro de la Porte d’Auteuil après un match au Parc des Princes, les rickshaws et les vaches en plus.
Le bazar a l’air sympa, les bijoux brillent, les vêtements sont jolis, mais on repassera demain...
Essayons plutôt de trouver un endroit où manger.
Au cours de nos différentes expériences culinaires, nous nous familiarisons également avec les gros rots de fin de repas. Nous le savons maintenant, mais nous sommes toujours surpris et amusés de les entendre. Pauline l’est d’autant plus quand je me prête au jeu...
Ce sont sur ces notes très spirituelles que s’achève notre découverte d’Haridwar... Une expérience intense que seule l’Inde peut offrir.
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RISHIKESH
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LE SAUNA
Pauline adore le tuk-tuk. Rishikesh n’est qu’à 25km d’Haridwar. Pourquoi n’irions-nous pas en tuk-tuk? Allez!
Une heure plus tard, nous y sommes. Enfin presque, car la police barre la route. Nous devons finir les 2 derniers kilomètres à pied, qui sous cette chaleur, en paraissent 10. Il fait environ 40 degrés, et plus encore en ressenti...
Comme à Haridwar, c’est actuellement la haute saison touristique pour nos amis indiens. Nous avons malgré tout fini par trouver un logement à prix raisonnable que nous avons réservé, la veille, pour 2 nuits. Il est situé dans un joli petit quartier à l’écart de l’agitation. La chambre est, de loin, la plus sympa que nous ayons eue depuis le début. Nous sommes alors loin de penser qu’elle va s’avérer être la pire de toutes!
On ne sait pas pourquoi mais cette chambre semble vouloir conserver la chaleur. Ventilo à fond, fenêtres et porte grandes ouvertes, il n’y a rien à faire, c’est un vrai sauna ! Avez-vous déjà essayé de dormir dans un sauna ? On en vient même à humidifier draps et oreillers pour ressentir un semblant de fraîcheur. Humidification sous forme de purification hindoue... oui il faut bien qu’on rigole un peu quand-même!
Nous dormons peu et nous hydratons plus que nous ne mangeons (on n’a pas très faim avec ces chaleurs). Ah oui, on a à moitié chopé la crève aussi. Résultat, notre baromètre énergie n’est pas au plus haut... On se balade tout de même dans les environs, tant bien que mal.
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RISHIKESH
INDE
Rishikesh est un haut lieu de méditation et de yoga, rendu célèbre par les Beatles qui étaient venus y pratiquer une forme de méditation transcendante. Mais qu’est-ce que cet adjectif peut-il bien vouloir dire...?
Comme Haridwar, Rishikesh est une ville végétarienne et sans alcool. L’ambiance baba cool que nous pensions y trouver n’est pas vraiment au rendez-vous. A l’exception des quais (sur lesquels nous avons déjà passé pas mal de temps à Haridwar) et de quelques portions de quartiers plus calmes (dont celui où nous logeons), les voitures et les Klaxons sont omniprésents. Les indiens, eux, sont plutôt là pour profiter d’activités sportives sur le Gange que pour s’adonner à la méditation. Les apprentis yogis occidentaux sont peut-être reclus dans les ashrams... on en croise finalement assez peu, quelques russes de temps en temps.
Notre méditation à nous ? Elle consistera à se détendre à l’horizontal en attendant que les grosses chaleurs passent. À observer les indiens, particulièrement heureux et enthousiastes, descendre le Gange, à bord de leurs embarcations de rafting.
Côté paysages, nous apprécions l’apparition des montagnes derrière notre Guest house. La montagne et sa fraîcheur nous tendent les bras, il est temps pour nous de nous mettre en route pour Manali, d’où nous entamerons un long périple en direction du Ladakh, une région également appelée le “petit Tibet”.
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DEVPRAYAG
INDE
Mais avant cela, on se trouve une autre chambre pour une nuit, et avec la clim svp. Aussitôt dit, aussitôt fait, à quelques mètres de notre sauna, parfait!
Puis on va découvrir un lieu atypique dont nous parlons depuis pas mal de temps, Devprayag. Ce n’est qu’à 70km de Rishikesh, ça serait dommage de passer à côté. Nous allons faire l’aller-retour dans la journée.
Ce village coloré, construit sur les flancs de deux montagnes se faisant face, est accessible par une passerelle piétonne. Il a la particularité de se trouver à la confluence de deux rivières aux eaux de couleur différente. Lorsqu’elles se rejoignent, d’une part, elles forment le Gange, d’autre part les couleurs respectives de chaque rivière ne se mélangent pas. Des escaliers et une petite plate-forme ont été créés pour permettre aux fidèles de venir s’y purifier. Encore de belles scènes à observer...
Le village est entièrement piéton. Une atmosphère très apaisante s’en dégage. Nous croisons d’ailleurs un Baba plus qu’apaisé par ses herbes médicinales... Cette ville n’est même pas répertoriée dans le guide du Routard. Nous n’y observons d’ailleurs aucune forme d’offre d’hébergement.
Dommage, c’est le genre d’endroits dans lequel j’aurais bien passé quelques nuits.
Une très belle découverte.
Il est maintenant tant de prendre la route pour Manali, petite ville de montagne située à 2.050 mètres d’altitude, 500km plus au Nord. Cette journée de transfert devrait être notre dernière journée de grosses chaleurs.
RÉCIT DE VOYAGE
RISHIKESH
INDE
Nous rejoignons, dans les embouteillages, la gare routière de Rishikesh, d’où nous prendrons un bus pour Dehradun (à 40km). C’est de là que nous prendrons notre bus de nuit pour Manali.
Pour Dehradun, pas de réservation de billet, on paye directement dans le bus. Il y en a un toutes les 10 minutes. Nous localisons l’endroit d’où partent ces bus. Celui qui est déjà là, est plein. Nous ne sommes pas seuls à vouloir aller à Dehradun...
Le bus plein s’en va. 2 minutes plus tard, un autre arrive, plein également. En quelques secondes, de nombreuses personnes accourent, certains suivent le bus en courant alors qu’il ne s’est pas encore stationné. D’autant plus que ses passagers doivent descendre pour que nous y montions. Pas de priorité à ceux qui descendent du bus, il faut monter coûte que coûte. Du coup, ça bouche au niveau de la porte d’entrée, logique!
De l’extérieur, des bagages sont jetés par les fenêtres. Apparemment si ton sac est sur un siège, ça vaut réservation. On passe même les enfants par la fenêtre! Surréaliste. Surtout qu’à cet instant, 3/4 des passagers ne sont pas encore descendus du bus. L’apogée de l’individualisme. Un comportement général qui ne semble pas choquer grand monde et que nous allons devoir adopter si nous voulons finir par monter à bord de ce bus.
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DEHRADUN
INDE
Nous attendons le bus suivant. Nous nous en approchons le plus possible à son arrivée. Et c’est Pauline qui va réaliser une formidable percée. Elle parvient à nous bloquer 2 sièges! Chapeau! Nous sommes à bord.
Arrivés à Dehradun, il nous reste quelques heures à tuer avant de prendre notre bus de nuit. On va aller se mettre au frais dans le petit centre commercial juste à côté de la gare routière. Tiens, il y a un cinéma... Pourquoi pas!
On tombe sur un film indien, en hindi, sans sous titres. La salle est grande et plutôt belle. Avant le début du film, tout le monde se lève pour l’hymne national! Le film commence, l’ingé son et lumière n’a pas du venir faire ses réglages depuis un moment... la luminosité de l’écran est très sombre et le son est très fort. Cela dit ça a peut être pour but de couvrir le bruit des cris des enfants et des sonneries de téléphone portable (auxquelles on répond en haut parleur).
A l’entracte, tout le monde va chercher son sceau de popcorn pendant que les publicités donnent matière à réfléchir. Aucun des acteurs ne ressemble aux gens que nous croisons dans la rue. Idem pour les décors. Ce n’est plus un écart qui est créé entre le contenu des pub et la réalité, c’est un fossé!
Bon, on n’a pas tout compris au film mais c’était sympa. On a même pu faire une petite sieste.
On retourne à la gare routière, cette fois c’est la bonne, en route pour Manali.
RÉCIT DE VOYAGE
MANALI
INDE
DE BELLES RENCONTRES ENTRE MODERNITÉ ET TRADITION RURALE
Après plus de 14 heures de route, au moins 500 virages, négociés comme un grand malade par le chauffeur, et autant de grands coups de frein manquant de nous faire tomber de notre siège, nous arrivons enfin à Manali.
Le centre de Manali est doté d’une artère piétonne arpentée à longueur de journée par les touristes indiens. Assez peu d’intérêt. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi de loger dans un des petits villages qui l’entoure, Old Manali.
Tout de suite, nous ressentons une ambiance différente, plutôt paisible. Les indiens qui viennent en vacances ici semblent être globalement plus aisés que ceux rencontrés jusqu’à maintenant. Nous croisons également pas mal d’israéliens.
De chaque côté de la route principale, nous découvrons cafés, restaurants et bars joliment décorés, ainsi que de nombreuses boutiques de souvenirs. Tout est orienté vers le tourisme mais c’est sympa. Au loin, on distingue les sommets enneigés des montagnes.
En revanche, tout ça ne nous dit pas où se trouve le logement que nous avons réservé la veille. Ce petit chemin à droite? Peut-être... Nous quittons la route principale. En quelques secondes nous sommes propulsés au cœur d’une Inde rurale et traditionnelle. Les maisons sont en bois, les vaches ruminent au seuil de la porte, les paysans vêtus d’habits que nous n’avons encore jamais vus jusqu’ici, vont et viennent.
RÉCIT DE VOYAGE
MANALI
INDE
Sur leur dos, ils/elles transportent des herbes fraîchement coupées destinées aux vaches, des oignons, de l’ail, des fruits issus des nombreuses cultures environnantes. Une arrivée d’eau permet aux femmes de nettoyer le linge à même le sol.
Ce changement d’ambiance donne l’impression d’arriver en plein milieu du tournage d’un film d’une autre époque. La frontière entre modernité et tradition est mince. Nous finissons par trouver notre auberge au bout d’un de ces petits chemins. Quel dépaysement!
Une plante m’interpelle. Je m’approche. Mais oui, c’est bien ça, c’est de la beue! Il y en a partout, cela pousse naturellement. Alors c’est plutôt du chanvre que de la marijuana, évidemment, mais ça fait drôle d’en voir partout, sans parler des odeurs par endroit. Certains les frottent entre leurs mains pour en récupérer une sorte de haschisch qu’ils fument, mélangé à du tabac.
Autre fait marquant, nous avons bel et bien quitté les grosses chaleurs, il fait bon (entre 20 et 25 degrés). C’est très appréciable.
Nous nous baladons dans ces petites ruelles et appréhendons la vie locale. Les petits chemins sont très étroits. Une vache s’engage. Marche arrière. Il faut trouver un renfoncement pour la laisser passer. Les visages des habitants sont différents, un mélange de traits indiens, népalais, tibétains, et pakistanais.
En fin de journée, la place centrale est le lieu où tout le monde se retrouve. On y discute, assis par terre ou sur des bancs. Femmes d’un côté, hommes de l’autre.
RÉCIT DE VOYAGE
MANALI
INDE
Le lendemain, nous partons, à pied, à la découverte de deux autres petits villages. Il y règne la même ambiance. À Vashisht, sur le flanc de montagne opposé, la place centrale est très animée. Je prends quelques photos de cette scène de vie particulièrement authentique, puis reste quelques minutes à proximité en espérant secrètement qu’on m’invite à rejoindre les villageois. J’entends alors un “Do you want a tea?”. Oh que oui! Génial.
Un homme s’approche de nous et nous offre un thé masala salé chacun, un pour Pauline, un pour moi. On s’assoit avec les villageois. Dans de grandes marmites, ils préparent le repas du soir. Un dîner pour l’ensemble des habitants du village (800 habitants). Il ne s’agit pourtant pas d’une célébration particulière. Un des hommes avec qui nous sommes assis, ancien guide de montagne retraité, au sourire respirant la gentillesse, nous raconte notamment que, pendant le confinement, la police patrouillait dans ce petit village isolé pour faire respecter le confinement... Inimaginable.
Encore un beau moment de partage.
Et si nous allions boire une bière maintenant? Notre choix se porte sur un petit bar coloré tenu par des népalais. Les proprio et les serveurs sont très sympas. Ils n’hésitent pas à se poser avec nous. On se sent tout de suite à l’aise en leur compagnie. L’un d’eux est fermier au Népal et vient faire la saison à Manali puis à Goa en Inde, pour envoyer l’argent à sa famille au Népal. RÉCIT DE VOYAGE
MANALI
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Attends, mais qu’est-ce qu’il a commandé le grand à la table d’à côté? Ça ne serait pas une bouteille de Old Monk (whisky indien que nous avions bien connu à Goa avec Sylvain)? A peine lui ai-je demandé, que nous nous retrouvons invités à sa table avec un verre à la main. Ils le coupent à l’eau d’ailleurs. Je crois que c’est le plus grand indien que je n’ai jamais rencontré. Plus de 1m95 c’est sûr. Et aussi grand que gentil! Il est accompagné d’un autre indien, percussionniste, qui forme un bon duo avec le guitariste du bar.
On était loin d’imaginer que cette petite bière de fin de journée serait tout simplement notre première cuite en Inde! On a bien rigolé en tous cas. Notre ami indien s’en va un peu avant nous. Lorsqu’à notre tour, nous décidons de rentrer, le serveur nous informe que notre ami indien a réglé la totalité de la note, y compris ce que nous avions consommé avant de le rencontrer...
Allez maintenant au lit. Un peu moins facile de distinguer les bouzes de vaches par terre... On est presque arrivés. C’est à ce moment-là qu’une personne, sortie de nulle part, arrive de derrière, en courant. Comme s’il nous courait après. Qu’est-ce qu’il veut? Mais! C’est notre hôte! Je pense qu’on se reconnaît mutuellement en même temps. On ne comprend pas vraiment ce qu’il nous dit. On lui souhaite une bonne nuit et on rentre dans notre chambre.
RÉCIT DE VOYAGE
MANALI
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Le lendemain matin, il nous avouera qu’il avait mangé un énorme Space cake. Il était défoncé copain!
Pour nous rendre dans le Ladakh, nous avons plusieurs options. Toutes les agences proposent la même chose au même prix. Sur une journée en taxi privé, taxi partagé, ou en minibus. Sur deux jours, en bus local. À moins que nous n’essayions de trouver quelqu’un qui doit faire le trajet et qui sera content de nous embarquer...
Nous allons aux abords de la station de bus / taxi. Personne ne semble intéressé par notre proposition. Au moment de partir, nous entendons “you want to go to Leh?” Ah, je crois qu’on a trouvé!
Nous avons notre chauffeur privé, pour à peine plus cher que ce que proposent les agences en minibus et taxi partagé. Mais surtout, nous pourrons nous arrêter quand nous le souhaiterons. La route a la réputation d’être magnifique.
Rdv 4h du matin au pont de Old Manali!
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